Miss Cocktail 2013 en voyage officiel à Amsterdam
12-16 avril 2013
Boire (et déboires de Miss Cocktail 2013) au pays du gouda ! – ou deux morues à Amsterdam –
Miss Cocktail est fraîchement rentrée de la Hollande, ce pays merveilleux où règne la douceur de vivre, c’est donc à Amsterdam qu’elle a fait son second voyage officiel accompagnée de Lucie (qui n’est pas la dernière à aimer la gaudriole). Elle nous livre en exclusivité ses confessions.
Bon inutile de vous raconter les balades en vélo, les flâneries au soleil couchant le long des canaux, les bocks de bière en terrasse (et les marins qui chantent), ça me manque trop ce serait trop douloureux.
Eh oui les vacances étaient belles et douces, elle n’en comportent pas moins quelques moments de la honte.
Voici donc quelques morceaux choisis :
1 – It’s raining (but not men)
Dès l’arrivée, Lucie et moi sommes sorties du Thalys toutes pimpantes, lunettes de soleil dans le sac et mettant toute notre confiance dans l’application météo de l’iPhone. Résultat nous fûmes bien surprises lorsque le déluge de pluie et de grêle se déversa sur nos tenues estivales et jurâmes, honteuses et confuses, que l’on ne nous y reprendrait plus. C’est donc après moult tergiversations quant au pont à traverser (nous nous étions en effet noté cette indication : « traverser le pont ») (genre y’a qu’un pont à Amsterdam), chargées comme des mulets et trempées (comme l’entrejambe des copines qui sont allées voir Pink en concert) que nous sommes arrivées au lieu où nous devions mettre la viande dans le torchon. On avait l’air de deux schtroubis. (=chiens mouillés, en alsacien)
2 – Tous les trams mènent à Rome (ou pas)
Le premier jour, Eole et Zeus s’étant ainsi ligués contre nous, nous décidâmes fort joyeusement de nous occuper intelligemment en visitant des musées. Notre choix se porta donc sur Van Gogh.(car c’est le jeu ma pauv’ Lucette) Après un rapide coup d’œil au plan de la ville, nous nous lançâmes, fières et braves, à l’assaut de la pluie, équipées cette fois d’un (seul) parapluie qui au premier coup de vent se retourna.
(prendre une voix de jeunette insouciante)
« Tant pis on sera toutes mouillées hihi ! »
Sauf qu’au bout d’une heure de pérégrinations sous une vache qui pisse, perdues et transies jusqu’aux os, le désespoir commençait à nous envahir. Nous eûmes alors un éclair de génie.
« – Et si on prenait le tram ?
– Bonne idée on y sera plus vite et on sera à l’abri !
– On prend lequel ?
– On prend le prochain qui passe on s’en fiche. »
Résultat : deux pintades dans le tramway, ne sachant absolument pas où elles allaient, ni où elles devaient descendre. Au bout d’un moment Lucie s’écria :
« Là ! J’ai vu une pancarte musée Van Gogh ! On descend ! »
Nous voyions enfin la lumière au bout du tunnel, sauf que ma chère cousine elle devrait écouter un peu Johnny Hallyday quand il lui crie « OOOOPTIC 2000 » parce que sur la pancarte c’était écrit « Van Loon » et pas « Van Gogh ». Finalement il s’est avéré qu’on était descendues sans le faire exprès dans la quartier des musées, et on a fini par le trouver ce vieux Vincent (non, pas Franky Vincent, je parle toujours de Van Gogh, faut suivre un peu) Et là tu crois que tout est bien qui finit bien. Ben non. Parce qu’arrivées devant le musée, y avait cette affiche, géante :
« Coucou vous êtes venues pour rien y’a que dalle ici on a tout foutu au musée de l’Hermitage exprès pour vous faire chier. »
Inutile de te dire qu’on le maudit le peintre, et une oreille coupée, franchement c’est pas assez.
3 – À l’eau, nan mais à l’eau quoi…
On s’est aussi bien tapé la honte en pédalo. Parce qu’on a huit ans et que le pédalo c’est trop marrant, dès qu’on a vu l’ombre de la queue du premier venu, on lui a sauté dessus (c’est pas sessouel quand je dis ça), faisant fi des recommandations de la madame des locations (genre y’avait des endroits où qu’on n’avait pas le droit d’aller, tout ça). Alors évidemment, quand normalement il fallait partir à gauche et suivre des trajets précis nous on a pris à droite sans savoir où on allait. C’est pas grave parce que c’est trop rigolo et qu’en plus tout le monde boit de la bière sur l’eau et les gens qui te croisent ils te font des coucous en levant leur verre. Sauf qu’à un moment y’a plus grand monde qui nous faisait coucou, mais nous on s’en fichait on pédalait, même que parfois le pédalo faisait des tours sur lui-même malgré nos manœuvres habiles parce que y’avait grave du vent. Est venu ensuite ce grand moment de solitude, où, notre canal ayant abouti sur un très large bras d’eau, on s’est dit que (peut-être) on n’avait pas le droit d’être là.
Imagine une coque de noix à pédales conduite par deux morues éméchées au milieu d’un grand fleuve avec de gros bateaux et tu comprendras pourquoi on s’est senties seules.
Le point positif de cette histoire, c’est qu’on a tellement pédalé pour fuir ce pétrin que tu peux venir nous tâter le cuissot, c’est bien ferme et galbé après ça !
4 – Les accros du shopping
Au lieu de s’acheter des vrais habits élégants qu’on pourra remettre un jour, nous sommes allées faire du shopping sur un marché hippie. Enivrées de senteurs marijuanesques, on s’est trouvé des tenues de toute beauté à base de sarouels et autres paletots très colorés. Sur le moment on a trouvé ça cool, mais les vacances passées et le temps revenu d’aller pousser les wagons à la mine, il est probable que je me prenne bien trop au sérieux pour mettre ce genre de vêtement au travail.
Je suis d’ailleurs sûre que le tricot XL orange est passible de lapidation sur l’échelle de Christina Cordula.
J’attends donc que quelqu’un fasse une soirée « Peace and Love » (« Inde » ou « Gitans » ça marche aussi) pour les remettre. (Avis aux amateurs)
5 – Lost
Bon c’est vrai qu’à la base, Lucie et moi on a un peu le sens de l’orientation d’un lama migraineux (j’ai tendance à m’égarer dans ma cuisine) (en même temps j’y vais pas souvent)
Mais alors à Amsterdam, tu te repères pas mieux que dans le labyrinthe d’Alice ! C’est simple, à chaque fois que l’on décollait d’une terrasse après une pause-bière et qu’on enfourchait dignement nos vélos (dignement est un bien grand mot) (on s’est mangé pas mal de trottoirs pendant qu’on braillait la chanson « DANS LE PORT D’AMSTERDAM ») (« y’a des marins qui bouâvent, et qui bouâvent et rebouâââvent ») (on connaît même pas toutes les paroles), on avait l’impression de passer toujours sur les mêmes ponts, de voir toujours les mêmes canaux. Et invariablement, on finissait par se retrouver à CHAQUE FOIS sur la place pleine de bars que nous avions quittée, sans le faire exprès ! (promis) (même si ça semble aussi crédible que Christine Boutin gazée)
Du coup, comme la Heineken est un puissant diurétique, on était obligée de retourner dans un bar pour se vider la vessie (et de reboire une bière parce qu’on est trop bien élevées pour utiliser les WC sans consommer) (tu imagines un peu le cercle vicieux)
Il y a encore plein d’autres moments de la honte comme quand on a cru que la péniche sur laquelle on dormait elle tanguait grave à cause du vent (c’était pas le cas) (fatigue ? overdose de fromage fondu ? nul ne le sait), quand on s’est retrouvées en excursion avec le club du 3ème âge et les non-miraculés de Lourdes et qu’on s’est demandé ce qu’on faisait là (grosse ambiance, genre on fait tourner les serviettes en mouillant sa Tena) ou encore quand on a fait la queue pour rentrer dans un bar trop hype alors qu’en fait ça n’avait rien d’un bar, c’était rien qu’un vulgaire magasin de fringues (enfin des habits chers quand même) (mais on n’a rien acheté parce qu’on avait déjà dépensé à peu près le PIB du Bangladesh pour ramener du Gouda et des bulbes de tulipes en France) (c’est pas comme si j’avais déjà des Babybel coque orange dans le frigo et que les bulbes on trouve les mêmes à Jardiland). Bref la décence m’empêche de tout raconter et surtout maintenant je dois récupérer de ces vacances reposantes…
Qu’est-ce que c’était bien !!!
Bisous et à la vôtre !
Miss Cocktail 2013