Interview de Miss Cocktail 2013

Comment vous sentez-vous au lendemain de votre élection ?

Je ne réalise pas ! A mon réveil, j’avais l’impression que tout cela n’était qu’un rêve. Et puis j’ai croisé un miroir. Bon, avec les restes de maquillage de la veille j’ai d’abord cru que j’étais la fille naturelle d’Amanda Lear et d’un toucan. Puis les vapeurs d’alcool se dissipant, je me suis dit : (prendre la voix de Cristina Cordula) « Chérriiiie ! Tou es soubliiime ! Tou es Miss Cocktail ! », c’était fantastique.

Comment expliquez-vous cet engouement autour de vous ?

Je vous avoue que j’ai du mal à me l’expliquer. Fraichement arrivée de ma province, je ne pensais pas faire le poids face à des candidates comme Miss Paris par exemple, qui a placé la tour Eiffel très haut. La morale de l’histoire est sans doute que ce n’est pas la taille (de la banane) qui compte. Le comité m’a également beaucoup soutenue pour que je tienne sur mes talons. Ne sous-estimons pas non plus le pouvoir de la mini-jupe (c’est comme cela que j’ai eu mon permis) (preuve en est, je ne sais pas conduire à Paris.)

A qui avez-vous pensé lorsque Geneviève et Miss Cocktail 2012, ont prononcé votre nom ?

A des petits chiots. Ne me demandez pas pourquoi. Ou si, peut-être parce que j’étais excitée comme une puce au salon du chiot.
Et puis ensuite à ma grand-mère. C’est elle qui confectionnais la galette des rois étant petite, et moi je n’avais jamais la fève ! Cerise sur le gâteau (ou chantilly sur la banana split) c’est mon cousin qui l’avait, alors qu’il est très, très moche et que la couronne ne lui allait pas du tout. Mais ma grand-mère m’a toujours dit qu’un jour, ce serait mon tour. (elle est un peu voyante, et poète.) Je prends donc cette couronne de miss comme une revanche sur la vie !

Que faisiez-vous avant de vous présenter à l’élection de Miss Cocktail ?

Je mettais un bras d’honneur (mieux qu’un point) à enseigner notre belle langue à des hordes de jeunes mâles travaillés par leurs hormones (c’est d’ailleurs ce qui m’a donné envie de défiler pour les miss). Et je prenais sur moi pour ne pas éventrer ces jeunes gens avec des Bescherelles aiguisés. Je plaisante bien sûr, j’aime les jeunes, leur tendre innocence et leur cascade de rires argentins… ils n’ont juste pas inventé la poudre (bronzante).

Les miss ont l’habitude de s’engager dans des causes comme Miss Samantha l’an dernier avec la lutte contre le sida. Et vous, quelle est celle qui vous tient a cœur ?

Il y a deux choses qui m’inquiètent en ce moment : mes cheveux et la montée d’un certain mouvement homophobe en France. Évidemment l’un des deux sujets est plus important que l’autre. (Ma nuance naturelle est terne et je me refuse à faire une coloration chimique qui les abimerait encore plus, c’est une impasse).
Mais je suis également prête à m’engager en faveur des personnes homosexuelles que je connais. (Je suis une femme d’honneur) (comme Corinne Touzet) Je militerai donc pour l’égalité des droits. Ce n’est pas parce que les gays sont beaucoup plus beaux et mieux habillés que le commun des mortels (kikoo les clichés) qu’ils ne pourraient pas eux aussi avoir une cérémonie des épousailles où tout le monde fait tourner les serviettes et danse à la queue-leu-leu.

Comment envisagez-vous les prochains jours ?

Je vais pour l’instant être beaucoup sollicitée : des émissions tous les soirs avec un animateur prof principal au sujet des récompenses/coups de pieds aux fesses à administrer aux élèves champenois. Des rencontres avec mes fans, parents de ces mêmes élèves. Mais je vais aussi vite me mettre dans l’esprit de Noël ! J’ai hâte de me baffrer de shokobons devant la rediffusion de Sissy face à son destin (en buvant des cocktails, évidemment !)

Avez-vous peur de la médiatisation ?

Effectivement, c’est un monde étrange et pénétrant qui s’offre à moi. J’entends déjà de sombres rumeurs au sujet d’une vidéo privée avec Sylvie Tellier… sans aucun doute l’œuvre d’affreux jaloux voulant me destituer mon titre ! Heureusement, rassurez-vous, Geneviève, je tâcherai de représenter l’élégance avec un verre dans le nez et toute la dignité dont il m’est possible !