Associatif

Miss Cocktail 2013 bénévole en Inde

Août 2013

Miss Cocktail 2013 au pays des Maharajas

« Si tu m’a cherchée en ce beau mois d’août sache que je n’étais pas sur une plage d’Espagne à me dorer la pilule mais plus loin, à 8000 kilomètres de Paris, dans ce pays fascinant qu’est l’Inde ! Je voudrais te décrire le bruit, la foule, les odeurs, les rues chaotiques, les couleurs, le mélange entre splendeur et misère extrême, les temples époustouflants, les mendiants décharnés, les saris flamboyants, les vaches sacrées, les éléphants et les rencontres merveilleuses avec les Indiens mais mon compte-rendu n’en serait que trop réducteur…je te laisse simplement découvrir certaines joies du voyages testées par moi-même, n’écoutant que mon courage sans limites et mon abnégation à toute épreuve ! »

J’ai testé pour toi :

1 – Ne pas avoir son passeport le jour où l’on prend l’avion

Pleine d’orgueil, la veille de mon départ, j’ai clamé sur tous les toits que pour une fois j’avais été super organisée et que j’avais pensé à tout, même à des trucs trop improbables, genre une couverture de survie ou un porte-clefs décapsuleur. Et là, le matin du départ, c’est le drame : pas de passeport. L’avion décolle sans moi, ce voyage préparé depuis des mois semble anéanti.

Mais qu’avait-il pu advenir du précieux sésame, clef de la liberté ?
Après avoir été déclarer sa perte à la police des frontières et donné sa photocopie au centre d’urgence des visas, je réalise une chose : j’avais bien mon passeport la veille pour en effectuer une copie, il ne pouvait donc être que…
Dans mon scanner.

Je me suis donc auto-flagellée 50 fois pour cette étourderie monumentale et ai commencé une course contre la montre qui me mettrait automatiquement gagnante de Pékin Express (comment j’aurais battu Lolo et Lolotte!) (surtout Lolotte, je lui aurais mis des baffes) (évidemment si t’as pas suivi tu peux pas comprendre) Train pour Provins, taxi jusque chez moi, re-train pour Paris (sans payer car la contrôleuse me connaît), Thalys pour Bruxelles (apitoiement du contrôleur pour avoir une place en 1ère à nouveau sans payer) (comme quoi ça sert d’avoir de l’expérience dans le contrôleur :p), interminables négociations avec la compagnie aérienne pour avoir une place sur le prochain vol et recours à toutes mes capacités argumentatives pour ne pas payer la différence de billet (les hommes sont faibles).

À mon arrivée en Inde à minuit, je me suis rappelée la consigne de l’ambassade de France en Inde qui dit bien que les femmes ne doivent pas se retrouver seules dans un taxi la nuit suite aux viols collectifs ayant agité le pays et j’ai donc… pris un taxi (ça va, c’est pas le ministère qui va me dire ce que je dois faire!) pour rejoindre mes copines situées à 3h de Delhi et les réveiller en plein milieu de la nuit dans leur hôtel. (elles ont pas tout de suite compris ce que je faisais là) (après elles ont compris que de toute façon j’étais pas tout à fait normale)

2 – Prendre pas moins de 5 avions pour revenir en France

J’ai galéré à l’aller, il fallait bien que je galère pour le retour. (Chut ne dis rien, je crois que c’est tout simplement un don.)

Pour ne pas dépenser le PIB du Bangladesh en billet d’avion, j’avais choisi un vol avec 2 escales. Soit.
Sauf que l’Inde, c’est grand, et quand tu te promènes en Inde du Sud, tu vas loin, t’es donc obligé de prendre un avion pour arriver à temps à l’aéroport où t’avais prévu de prendre ton avion de retour.(mise en abîme). Soit.
Mais l’organisation en Inde, ça va pas de soi non plus. Ainsi, quand tu expliques à la madame de l’aéroport que ta destination finale c’est PARIS, elle elle décide que ce sera ABU DHABI, et que tes bagages, t’auras qu’à aller les chercher à SINGAPOUR (je la maudis sur 10 générations cette connasse)
L’aéroport international des Émirats Arabes Unis fut donc pour moi comme la maison qui rend fou dans les 12 travaux d’Astérix (rappelle-toi le formulaire A38.)

J’ai pu éliminer les beignets huileux et les poulets tandoori en courant à perdre haleine du terminal 1 au terminal 3, des bagages à la sécurité, du quai 31B au bureau des transferts, mais trop tard, l’avion s’envolait à nouveau sans moi, je me voyais déjà expliquer à ma nouvelle principale le lundi que je ne pourrais assurer la rentrée parce que j’étais retenue par un émir contre mon gré.

HEUREUSEMENT mon sauveur du nom de Hamdane (Hamdane si tu me lis, jte kiffe !!!) écouta avec une patience infinie mes récriminations avec force moulinets de bras et réussit à me trouver une place sur un vol pour Paris, mais en passant par le QATAR, parce que c’est quand même plus fun de voir du pays.

3 – Rouler en Touk-Touk

(continuons dans les transports puisque c’est un peu le drame de ma vie.)

Miss Cocktail 2013 à bord d’un Touk-Touk

Ça paraît anodin comme ça, c’est que t’as jamais vu la conduite des Indiens. Genre Vin Diesel il peut aller se rhabiller (ou pas, et venir tout nu chez moi !) Genre tu serres les fesses en priant Shiva, Ganesh et Vishnou quand une vache sacrée, trois motos, un camion, deux poules et un chien sont au milieu de la route et que ton chauffeur il accélère quand même en zigzaguant entre tout ça.
Y’en a même un qui m’a proposé de prendre le manche (du touk-touk hein, pas le sien) (j’ai dit combien la moustache des indiens était anti-sexy?) et comme je suis un peu casse-cou, j’ai accepté : c’était trop rigolo, à part que le chauffeur il arrêtait pas de dire « Slow slow » et il a repris les commandes un peu blanc, quand même. Je suis sûre que moyennant un bakshish, j’aurais à l’aise mon permis touk-touk (je pense à lancer le concept en France) (merci de ne pas me voler mon idée).

4 – Prendre le car

Là aussi en Inde, c’est un peu différent. Déjà y’a les hommes d’un côté, les femmes de l’autre, faut pas trop se mélanger sinon ça fait un peu gourgandine.
Faut pas non plus espérer te poser tranquilou bilou à côté de la fenêtre et roupiller la bouche ouverte, les Indiens ils sont un peu fana du yoga donc attends-toi à voyager dans la position du flamant rose, debout sur un pied, pendant qu’une grosse t’écrase le dos et que tu t’accroches désespérément aux barres pour pas tomber sur les gens au premier coup de frein.
Ce qui est bien c’est que maintenant je n’ai plus aucun scrupule à pousser une vieille dame hors des marches du bus pour lui piquer sa place assise.
L’Inde, ça t’endurcit.

5 – Dormir (ou essayer)

C’est le gros challenge de l’Inde, réussir à dormir par 40 degrés, en étouffant sous une moustiquaire ou en choisissant de se laisser dévorer par les monstres suceurs de sang ou les puces de lit.
Parce que les coups de Klaxons et le doux bruit infernal du ventilo force 8 sur l’échelle de Richter, ça berce, finalement. Ne réussissant donc pas le défi de dormir plus de 45 minutes par nuit (de 7h15 à 8h) je m’en suis remise au Stilnox, qui, au lieu de m’apporter un sommeil réparateur, m’a permis d’être bien défoncée et de faire des trucs improbables genre des rondades en plein milieu de la nuit (je voulais faire des abdos) ou prendre ma douche toute habillée (quand bien même, ça rafraîchit)

6 – Prendre 3 kilos dans un pays du tiers-monde

Podum ! Podum !

Je repense avec nostalgie à tous les gens qui m’avaient dit que j’allais crever de faim, là-bas en Inde et que je reviendrais amaigrie tendance Dachau… ouais bah que nenni mon enfant. Miss Cocktail, en tant que grande célébrité française s’est fait invitée à tous les gueuletons possibles, avec pour concept de se faire gaver comme une oie : genre t’as fini ton assiette (enfin ta feuille de bananier), t’as encore plein de riz au curry qui te dégouline de tes petits doigts boudinés (oui parce qu’on mange avec les doigts) (de la main droite uniquement) (ceux de la main gauche servent à se nettoyer le fondement) (ya pas de PQ en Inde, juste un petit jet à côté du WC) (fin de la digression scato au milieu d’une description d’un repas) et on te ressert, encore et encore malgré tes « Podum ! Podum ! » (ça veut dire assez) désespérés.

Tu finis le repas la peau du ventre bien tendue comme après un déjeuner chez Mamie le dimanche à midi, tu craches des flammes, tu penses à tous les abdos que tu devras te taper pour éliminer et puis tu passes devant un resto… et franchement pourquoi se priver de quelques samosas, d’un petit curry de légumes avec deux trois ailes de poulet tandoori quand tu sais que ça te coûte que quelques roupies.

7 – Me faire tatouer au henne

Miss Cocktail 2013 et ses amies, tatouées au henne.

Après avoir admiré les photos de mariages arrangés avec leur oncle de toutes les femmes du centre dans lequel on travaillait et m’être ainsi extasiée devant leur main décorée au henné, l’une d’elle m’a promis de me tatouer. Ça avait l’air de lui faire tellement plaisir que je n’ai pu refuser. Elle y a mis tout son cœur… quant à moi, tout ce auquel j’ai pu penser en voyant le travail achevé c’est que diantre, c’était trop laid et qu’il allait falloir que tout ceci disparaisse avant la rentrée. (note que la lessive Mir spécial lavage à la main m’y a bien aidée)

8 – Me faire chouchouter

Miss Cocktail 2013 se fait habiller du traditionnel Sari

Beaucoup ont cru que j’allais grave souffrir dans les bidonvilles, que l’aventure serait longue et périlleuse… La vérité c’est que j’ai été trop bichonnée pendant un mois ! Je t’essplique : déjà, quand t’arrive dans une maison, on te jette des pétales de roses (j’ai gardé cette habitude je vous préviens : je veux le même accueil aux soirées chez Micka sinon je repars) On te fait asseoir, on te sert le « tchaï ». Comme t’es européenne et que tu ressembles un peu à rien par rapport aux indiennes elles s’occupent de ton cas et te recoiffent, te mettent des fleurs de jasmin de toute beauté dans ta chevelure (tu ressembles alors à Laura Ingalls qui va à l’église) et te parfument délicatement à l’eau de rose (sans doute qu’on devait un peu schlinguer par 40 degrés) Ensuite le comble du bonheur pour elles c’est de se mettre à trois pour t’enfiler le sari, te mettre des bracelets et des boucles d’oreilles en forme d’abat-jour, et enfin le bindi (le point rouge sur le front) Mon interprète m’a un jour déclaré en me regardant :

« – Quand tou n’as pas le bindi, tou es tlès moche. Mais quand tou l’as, ça va. »

Tant mieux alors.

9 – Tourner dans un film Bollywood

Plateau de tournage d’un film Bollywood

Un jour, alors que je fumais ma clope discretos planquée derrière un buisson devant un resto, un Indien est venu discuter avec moi. Il s’est avéré qu’il était producteur et qu’il tournait actuellement un film. Naturellement j’ai demandé à en faire partie avec mes copines et il a dit oui. (les copines ont dit qu’elles pouvaient pas me laisser seule 5 minutes sans qu’il m’arrive un truc improbable)
Je suis donc figurante dans le film « Angry Baby » , prochainement sur les écrans indiens : la fille blanche dont on prend la commande dans le resto, c’est moi.
Sinon figurante ça consiste surtout à attendre qu’on ait besoin de toi en buvant les bières qu’on t’apporte, à faire plusieurs prises où on te voit 2 secondes à la caméra et à être payée 300 roupies (3 euros et quelques.)

Rassurez-vous j’ai su rester simple, quand des Indiens dans une boutique m’ont demandée un autographe parce qu’ils m’avaient vue sur le plateau de tournage et qu’ils pensaient que j’étais une actrice française connue, je ne leur ai pas craché dessus (pas comme ce gougnafier de Justin Bieber).

10 – Survivre à des situation terribles

Les journées de mousson furent pour moi très éprouvantes, notamment le jour où ma tong m’a lâchée en plein milieu de la rue, j’ai dû marcher pieds nus dans les flaques et ai bien sûr mis le pied dans un excrément (de vache sacrée, j’ose espérer)

J’ai aussi été confrontée à des malades : un jour, alors que j’attendais en bas d’un bus à la gare routière, une veille dame à la fenêtre du car m’a braillé de me pousser en faisant de grands gestes, puis a vomi. (c’est tout de même bien aimable de ne pas m’avoir vomi dessus)

11 – Devenir Hippie-Hindou-Pacifiste

Déjà pendant un mois j’ai oublié ce qui fait la base d’une miss Cocktail (aka les talons de catin, les jupes ras la salle de jeu, le maquillage de drag queen et surtout la forte résistance à l’alcool.) (Le but, c’est d’en sortir plus forte, comme après une longue période de jeun et d’abstinence) (en parlant d’abstinence, franchement les Indiens devraient abandonner cette mode de la moustache, c’est rédhibitoire)

Je ne me suis habillée qu’avec des habits décents et difformes durement négociés avec les vendeurs (j’ai gardé cette habitude et je ne comprends pas que chez H&M hier la vendeuse ne m’ait pas fait un prix pour deux tops achetés) (en plus ils t’offrent même pas le thé, c’est pas commerçant) (Sinon les sarouels et les chemises XL c’est tellement confortable en fait) (tu peux manger 5 samosas sans avoir à rentrer le bide) (et puis ce qui compte, ce n’est pas les vêtements que tu portes mais ce que tu as au fond du cœur) (je vous laisse méditer cette citation)

Je me suis lavé les cheveux avec de la poudre de Shikakai après un bain d’huile de Neem (c’est naturel, c’est censé te donner la touffe shiny des indiennes) (en vrai on croirait que ta trempé tes cheveux dans la friteuse et que t’as fait du surf ensuite) (bref tu ressembles à un poulpe électrocuté)

J’ai participé à un festival en l’honneur de Shiva où des hommes courent à côté d’un char orange fluo qui braille de la musique à fond les ballons (même ceux de la Gay Pride paraîtraient fades à côté)

J’ai médité dans un ashram. Bon ok en vrai j’ai dormi. (mais j’avais des heures de sommeil à rattraper) Avec les copines on a aussi tenté de s’échapper avec une échelle pour aller boire un coup en ville mais le gourou nous a chopé et nous a fait nous asseoir en tailleur sur la terrasse pour nous expliquer le sens de la vie. (on n’a toujours pas compris)

Je suis allée au temple me faire couvrir religieusement d’une sorte de serpillère par un gars important. (ça tombe bien Thérèse, je me disais encore hier soir qu’il me manquait quelque chose pour sortir les poubelles !)

J’ai appris des trucs sur l’hindouisme. En fait j’ai surtout retenu que les Indiens au temple rendent hommage au lingua, qui est un phallus géant (celui de Shiva) et qui en censé augmenter de taille chaque année (oui je sais, ça fait rêver…)

J’ai arrêté de boire de l’alcool. Bon ok j’ai eu quelques faiblesses. En même temps on n’a pas le droit de boire de l’eau sous peine de choper la syphillis ( ou le choléra, je sais plus) (et faut bien s’hydrater, il fait 40 degrés)

Je serais fâchée de louper encore le prix Nobel cette année.

12 – Coup de foudre à Bollywood

Miss Cocktail 2013 et son mari Indien

Les présentations furent faites le jour de la fête nationale. Big Mama (surnommée ainsi en raison de son embonpoint) me mît devant son fils aîné et me vanta ses mérites en faisant le signe « parfait » avec ses doigts. Suivirent quelques coups d’œil et sourires timides échangés durant la cérémonie au temple.

Big Mama organisa quelques jours plus tard une rencontre en nous invitant à déjeuner en son logis. Les mets présentés furent exquis et variés, nul doute que ma future belle-maman savait faire à manger, et n’en attendrait pas moins de ma part. Le futur époux fut prévenant, servant sa promise tout en lui décochant des œillades enflammées. Il ne fut aucunement question de dot, tout un chacun préférant savourer la convivialité du moment, celle-ci ne laissant toutefois que peu d’instants propices à la confidentialité aux deux jeunes tourtereaux.
Lorsqu’il fut question de prendre congé de nos délicieux hôtes, le fils aîné de Big Mama s’enquit d’un numéro de téléphone et s’enhardit même à un baiser indien (ne nous affolons pas, c’est très chaste, ça consiste à toucher le visage et embrasser ses doigts après) Il ne manqua pas ensuite de se retourner à plusieurs reprises pour regarder s’éloigner sa dulcinée. (c’est à dire moi)

FIN. de l’épisode.

13 – Me confronter à une bête féroce

C’est vrai, je suis un peu flippette de nature. (en ce moment je planque tous mes courriers des impôts et de la GMF tout là-haut sur l’étagère des trucs pas cool, j’ai trop peur de les ouvrir)
On m’avait aussi prévenue qu’en Inde, je risquais de voir des tigres, des éléphants ou des rats, mais je ne m’étais pas suffisamment méfiée des blattes (ces sombres bestioles sont un peu les trucs les plus dégueulasses du monde, ex-æquo avec les scutigères (je vous laisse googleimager) et Jean-Marie Le Pen)
Lorsque j’en ai aperçue une à côté de mon lit, j’aimerais vous dire que j’ai simplement haussé les épaules. Mais ce serait un mensonge. J’ai donc d’abord fait ce que n’importe qui aurait fait à ma place, j’ai poussé des cris suraigus et j’ai couru partout en me cachant le visage.
N’écoutant ensuite que mon courage, je décide de m’approcher un peu de la bête. Son immobilité est suspecte, je sais que si je m’approche trop elle grimpera à toute vitesse se cacher sous mes draps et je serais obligée de brûler mon lit infecté.

Elle semble cependant morte, et l’idée que le dessous de mon lit serve de cimetière aux cafards me donne la nausée.
Ma copine Mathilde, que rien n’effraie, s’approche également tandis que je lui propose des chaussures de rando et un marteau (les seules armes à ma disposition), elle se baisse, et, comble de l’horreur, se saisit de l’insecte à mains nues !

     « – Désolée, me dit-elle, j’ai vidé mes poches, c’est le papier de mon Mars.
      – Ah
. »

(je ne sais pas ce qui m’a le plus dépitée : confondre une bête avec un papier ou ne pas savoir qu’on pouvait trouver des Mars en Inde)

Je m’arrête là car il est temps que je me reconfronte à la réalité, fini les cocotiers, les balades à dos d’éléphant, les treks dans les plantations de thé….
Je dois aller à l’école ! (même si je veux pas y aller, je veux pas y aller, je veux pas y aller)

Bisous les choupinous !

Miss Cocktail 2013

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